La chasse a fait des dégâts considérables sur la faune des monts Nimba pendant des dizaines d’années, comme mentionné dans les comptes rendus scientifiques dès les années 1950 et 1960, ainsi que dans la nomination révisée du Site du patrimoine mondial en 1993. Une étude menée entre 2004 et 2005 par les ONG Sylvatrop et Fauna & Flora International a décrit comment les chasseurs avaient réduit les populations d’un bon nombre de grands mammifères, à tel point que leur santé et leur survie étaient menacées.
En plus de leur impact sur la faune, les chasseurs causent régulièrement des feux incontrôlés destructeurs qui brûlent les montagnes lors de la saison sèche.
De nombreuses initiatives ont cherché à réduire les pressions insoutenables exercées par la chasse, mais celles-ci n’ont pas eu d’impact durable : la chasse reprenait après la fin de chaque projet.
Les chercheurs ont essayé de réduire le braconnage par leur présence. De même, la SMFG et d’autres partenaires ont cherché à apporter leur assistance à l’autorité de gestion de la partie guinéenne des monts Nimba, le CEGENS, dans ses patrouilles contre le braconnage.
En 2014, la SMFG a signé des accords avec des associations de chasseurs de quatre villages pilotes autour du Site du patrimoine mondial. La SMFG paierait la création de porcheries, et fournirait des porcelets pour en faire des reproducteurs. De plus, l’entreprise assurerait l’approvisionnement en nourriture sur une durée de 18 à 24 mois et prendrait en charge les soins vétérinaires ainsi qu’une formation pour devenir éleveur porcin et acquérir des compétences administratives et comptables de base. Cela permettrait à chaque association d’élever des cochons jusqu’à un âge où ils pourraient être vendus. L’argent gagné pourrait alors être réinvesti dans l’alimentation des cochons, l’entretien des infrastructures et les soins vétérinaires, avec aussi un bénéfice pour les chasseurs. En échange, les chasseurs s’engageaient formellement et par écrit à (1) ne plus chasser ou utiliser du feu sur le Site du patrimoine mondial, (2) interdire et prendre toutes les mesures raisonnables pour empêcher toute autre personne de chasser ou de faire du feu dans la partie voisine du Site du patrimoine mondial, et (3) s’efforcer de rendre les porcheries viables et durables.
En 2015, quatre porcheries pilotes ont été créées. Au cours des années suivantes, trois autres ont été établies avec l’appui de la société. La SMFG entretient des contacts réguliers avec l’ensemble des sept associations d’anciens chasseurs, pour les aider à surmonter leurs problèmes potentiels et leur fournir des conseils. Ce contact régulier étalé dans le temps a aidé ces anciens chasseurs à persévérer là où les initiatives précédentes, à court terme, avaient échoué.
L’existence des porcheries a contribué à réduire le braconnage dans les monts Nimba ainsi que la fréquence des feux destructeurs lors de la saison sèche. Elle a fourni une source de revenus stable à une partie de la population locale. L’initiative a non seulement bénéficié aux associations de chasseurs, mais elle a également apporté l’avantage imprévu de catalyser de nombreuses entreprises d’élevage porcin au niveau des ménages. En effet, plusieurs familles ont acheté des porcelets à ces associations et ont lancé leur propre porcherie, améliorant ainsi l’apport en protéines et les revenus de leur ménage.